Une pièce provocatrice sur la soumission des « bantous » envers les « blancs » a ouvert la scène du troisième jour de la 14ème édition du festival Ngoma à Kisangani, ce 26 août 2024.
Sous un chant d’oiseaux et dans un décor de jungle, le comédien entre en scène, allongé sur le sol, contemplant son paysage tout en le décrivant avec une profonde émotion.
Il incarne un pygmée qui s’interroge sur les préjugés de supériorité que les « blancs » entretiennent à l’égard des « bantous ». Du paysage à la notion de beauté, en passant par la prétendue avancée technologique, le comédien rejette l’idée que les “blancs“ soient plus avancés que les “bantous”
Il qualifie les leucodermes de « consciences basses » lorsqu’ils avancent que la technologie africaine est rudimentaire. Et cela avant de se laisser emporter par un chant traditionnel africain.
“Qualifier la musique occidentale de belle mélodie, c’est faire preuve d’un manque de finesse auditive”, a souligné cet artiste venu de Kinshasa, exprimant son déplaisir face à la soumission des « bantous » aux « blancs ».
Il exhorte les « bantous » à cesser de rejeter la responsabilité de leurs maux sur les « blancs », en dénonçant l’habitude d’attribuer l’origine du mal à des histoires métaphysiques étrangères.
Le comédien dénonce également l’obsession des bantous à imiter le mode de vie occidental, affirmant que les pygmées sont authentiques. Selon lui, les bantous n’ont pas encore réussi à se libérer de l’influence occidentale, ce qui obscurcit la sensibilité de la culture noire par une aliénation extrême.
Il tient de préciser qu’avant tout, ce spectacle se fonde sur un tableau comparatif entre deux peuples d’Afrique : les bantous et les pygmées, et se termine par une critique acerbe des tentatives de réconciliation que les « bantous » essaient d’initier envers les « pygmées », après une longue période de mépris.
Norbert Masudi Katembo