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FESTINGO14 : “Crime magistral”, révélations sur l’éducation Congolaise

by Justice Kangamina

La quatrième journée du Festival Ngoma a été marquée par la présentation de la pièce « Crime Magistral » par la compagnie Sycomore Théâtre. Écrite par le dramaturge belge Pascal Vrebos, cette œuvre a été mise en scène et interprétée par le talentueux comédien Congolais Bavon Diana Landa.

Après une tournée à Kinshasa, c’est la première fois que cette pièce captivante soit présentée à Kisangani, et elle a su captiver l’attention du public.

« Crime Magistral » se distingue par son approche audacieuse des réalités douloureuses qui rongent les établissements scolaires. Le personnage principal, un vieil enseignant sexagénaire en fin de carrière, se retrouve confronté à ses propres démons alors qu’il raconte des histoires parfois invraisemblables à ses élèves.

Au cœur de son récit se trouve un double crime : l’abus d’une élève et l’homicide de sa femme. À travers ce personnage complexe, Bavon Diana Landa met en lumière des problématiques graves qui touchent le milieu éducatif.

Le comédien, avec un langage dépouillé de toute affectation, dénonce un phénomène récurrent dans les écoles et universités : les points sexuellement transmissibles. Son interprétation poignante appelle à une prise de conscience collective et à une dénonciation sans réserve de ces pratiques inacceptables.

Le professeur, dans ses tirades, évoque des thèmes tels que la trahison et l’héroïsme, tout en critiquant le manque d’infrastructures militaires dans son pays.

« Mon invention concernera les armées du monde, mais pas de ces armées qui trahissent leurs pays, des armées qui vendent leurs armes pour des pacotilles, mais des armées qui veulent vraiment en découdre avec les ennemis, des combattants héroïques, qui ne se lassent pas de renifler les charnus frais et de violenter les vaincus sur les places de la victoire” déclare-t-il au fil du spectacle. Ces mots résonnent comme un appel à l’action pour des combattants véritablement engagés.

Bavon Diana Landa, également enseignant à l’Institut National des Arts de Kinshasa, utilise son art pour aborder des maux qui rongent la société congolaise actuelle. En incarnant un professeur innovant, il souligne la nécessité d’un changement urgent dans le système éducatif et militaire du pays. Sa performance ne se limite pas à la simple représentation ; elle devient un cri du cœur pour ceux qui souffrent en silence.

La pièce « Crime Magistral » a clôturé avec brio cette quatrième journée du Festival Ngoma, laissant le public en émoi face aux vérités dérangeantes qu’elle soulève. Bavon Diana Landa, par son interprétation puissante et engagée, a su faire résonner des questions cruciales sur la moralité, la responsabilité et l’avenir de la jeunesse congolaise.

Justice Kangamina
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